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Shinzo Abe a été probablement le premier ministre le plus emblématique du Japon. De 2012 à 2020, il a été à la tête du gouvernement nippon avant de se retirer pour des problèmes de santé. Shinzo Abe est le fils de Shintaro Abe, ancien ministre des Affaires étrangères du Japon. Ensuite, d’autres personnes ont suivi, notamment Yoshihide Suga puis Fumio Kishida en 2022, suivi par Shigeru Ishiba fin 2024 et dorénavant depuis 2025 : Sanae Takaichi, première femme à occuper ce poste au pays du soleil levant.

Qui est à la tête du gouvernement japonais et sous quel régime politique ?

D’octobre 2021 à fin septembre 2024 : Fumio Kishida

Pendant près de 3 ans, de fin 2021 à fin septembre 2024, le premier ministre du Japon était Fumio Kishida (il avait pris ses fonctions le 4 octobre 2021). Son prédesceseur était Yoshihide Suga et encore auparavant, Shinzo Abe (resté à la tête du gouvernement de 2012 à 2020). Ces trois premiers ministres sont issus du même parti politique. 

Fumio Kishida a été élu par le Parlement japonais en octobre 2021, à la suite de la démission de Yoshihide Suga. Fumio Kishida était donc officiellement le premier ministre du Japon et bien qu’au départ plutôt discret, il a été très vivement critiqué par la population par la suite, obtenant même au final le plus bas taux d’approbation de l’histoire pour un premier ministre japonais. Il faut dire qu’il est arrivé après la crise du COVID et n’a pas réussi à vraiment changer le quotidien des japonais, tout en favorisant comme bien souvent, une population plus âgée.

Fumio Kishida, ancien premier ministre du Japon – Photo de 外務省 sous Licence Creative Commons.

1er octobre 2024 à mi-octobre 2025 : Shigeru Ishiba

Shigeru Ishiba, figure emblématique de la scène politique nippone, a pris les rênes du gouvernement japonais le 1er octobre 2024, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’archipel. Ce vétéran de la politique, connu pour son expertise en matière de défense et sa vision pragmatique, arrive au pouvoir dans un contexte de défis croissants pour le Japon, notamment en ce qui concerne la sécurité régionale et l’économie

Shigeru Ishiba, n’est pas un nouveau venu sur la scène politique, ayant occupé divers postes ministériels au fil des années. Son ascension au poste de Premier ministre a été le fruit d’une carrière politique longue et mouvementée, parsemée de tentatives précédentes pour diriger le Parti libéral-démocrate. Lors de son premier discours après la prise de ses fonctions, il a notamment annoncé ses priorités : stabilité internationale (en mentionnant l’Ukraine et faisant référence sans vraiment le citer à la situation à Taiwan), faible taux de natalité au Japon et relance de l’économie.

Shigeru Ishiba, premier ministre de octobre 2024 à octobre 2025 | Photo sous licence CC 4.0 – Par 首相官邸ホームページ

Malheureusement, après un an au pouvoir, le premier ministre Ishiba n’aura pas réussi à convaincre.

Sanae Takaichi est l’actuelle première femme première ministre du Japon, depuis Octobre 2025

Sanae Takaichi a marqué l’histoire en devenant la première femme première ministre du Japon le 21 octobre 2025, après avoir remporté la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD) le 4 octobre. À 64 ans, cette figure ultraconservatrice et protégée du défunt Shinzo Abe arrive au pouvoir dans un contexte politique particulièrement fragile : son parti a perdu la majorité dans les deux chambres du Parlement, une première depuis 2009. Face à cette crise, elle a dû former une coalition avec le parti populiste de droite Japan Innovation Party après la rupture brutale de l’alliance historique avec le Komeito, qui s’opposait à ses positions nationalistes et révisionnistes sur l’histoire du Japon.

Sanae Takaichi, la première ministre actuelle du Japon | Photo sous licence CC 4.0 – Par 内閣広報室

Surnommée « la Dame de fer du Japon », Takaichi incarne un paradoxe frappant : première femme à briser le plafond de verre ultime dans l’une des démocraties les plus patriarcales au monde, elle s’oppose pourtant aux mesures d’égalité des genres et au mariage homosexuel. Son programme politique, baptisé « Sanaenomics » en référence aux Abenomics de son mentor, prévoit un plan de relance massif de 13 900 milliards de yens, l’accélération des dépenses militaires à 2% du PIB d’ici 2026, et une position ferme face à la Chine tout en soutenant ouvertement Taïwan. Elle plaide également pour un retour au nucléaire comme pilier de la sécurité énergétique du Japon et maintient une ligne dure sur l’immigration malgré la crise démographique du pays.

Dès sa prise de fonction, Takaichi fait face à des défis monumentaux : gouverner sans majorité parlementaire, gérer les relations avec l’administration Trump qui exige une augmentation des dépenses militaires japonaises à 3% du PIB, et naviguer entre les tensions croissantes avec la Chine tout en maintenant la stabilité économique. Son gouvernement minoritaire, qui ne compte que deux femmes malgré ses promesses de campagne, reste extrêmement précaire. Si son taux d’approbation initial de 64,4% suggère une certaine ouverture du public au changement, les experts restent sceptiques quant à sa capacité à survivre politiquement dans un contexte aussi instable, le Japon ayant connu quatre premiers ministres différents en cinq ans.

Le Japon a-t-il un Président ou un empereur ?

Le Japon a un système politique intéressant, avec un Premier ministre qui occupe le poste de chef du gouvernement et un empereur qui est chef d’État. Cela peut être étrange, mais c’est en fait assez simple. Le Premier ministre est responsable du gouvernement et du Parlement, tandis que l’empereur actuel du Japon, Naruhito, lui est à la tête de l’État sans pour autant avoir le moindre pouvoir vraiment réel dans le pays.

Après 1947 et la deuxième Guerre Mondiale, l’empereur a perdu ses pouvoirs et n’a aujourd’hui qu’un seul rôle purement symbolique. Il est le signe de l’union du peuple japonais et représente surtout la paix. Concrètement ? Il remet des médailles et acceuille des ambassadeurs étrangers. Mais dans les faits, cela n’a pas de grande incidence pour le peuple au quotidien. La famille de l’empereur reste néanmoins très appréciée et respectée au pays du Soleil Levant.

Quel est le régime politique au Japon ?

Le Japon est un État unitaire à régime parlementaire démocratique depuis la Constitution de l’après Seconde Guerre mondiale. Le Premier ministre est le chef du gouvernement japonais et est nommé par le Président de la Chambre des représentants, après consultation avec les partis politiques représentés au Parlement. Les pouvoirs du Premier ministre sont limités par la Constitution et il doit obtenir l’approbation du Parlement pour toute mesure importante.

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